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  • il y a 2 ans

Zopiclone et conduite !

L’accident dramatique de Millas met le projecteur sur les effets indésirables potentiels des somnifères qui font l’objet d’une surconsommation en France. La zopiclone est un hypnotique de courte durée d’action apparenté aux benzodiazépines. L’un des effets psychomoteurs indésirables de ce somnifère concerne les troubles de la conduite de véhicules en cas d’effets résiduels diurnes le lendemain de la prise. Afin de limiter le risque d’accident de la circulation, il convient de bien connaître les caractéristiques pharmacocinétiques et pharmacodynamiques du produit. La posologie de zopiclone ne doit pas dépasser 7,5 mg par jour. Après la prise du comprimé, le délai d’obtention du pic plasmatique est inférieur à 2 heures et la demi-vie d’élimination est d’environ 5 heures. La zopiclone persiste dans l’organisme (comme tous les médicaments) pour une période de l’ordre de 5 demi-vies. En cas de prise unique au coucher la zopiclone est donc normalement totalement éliminée lors de la prise suivante et ne s’accumule pas chez le sujet à fonction hépatique normale. La prise unique doit avoir lieu le soir au coucher (au lit) pour une durée de sommeil d’environ 7 heures. La zopiclone ne doit pas être réutilisée en cas de réveil au milieu de la nuit et il est déconseillé de conduire des véhicules durant les 12 heures suivant la prise. Le traitement doit être aussi bref que possible et ne doit pas excéder 3 à 4 semaines (durée de prescription limitée à 4 semaines). La zopiclone est métabolisée par le foie. Le CYP3A4 du cytochrome P450 constitue l’isoenzyme essentiellement responsable de son métabolisme. Chez des personnes âgées ou souffrant d'insuffisance hépatique, la demi-vie peut s'allonger considérablement et la posologie doit être réduite. Une accentuation des effets psychomoteurs de la zopiclone peut être liée à une interaction médicamenteuse d’ordre pharmacocinétique. Le RCP de la zopiclone fait mention d’une ''légère'' augmentation de son effet en cas d’association avec des médicaments connus pour être des inhibiteurs du CYP450/3A4 (macrolides et antifongiques azolés notamment). L’association de la zopiclone à des inhibiteurs puissants du 3A4 doit donc être prise en compte. Une accentuation des effets psychomoteurs de la zopiclone peut également être liée à une interaction médicamenteuse d’ordre pharmacodynamique en cas d’association avec les nombreux médicaments pouvant altérer la vigilance (psychotropes, antihistaminiques, opioïdes…). Et bien entendu en cas de prise d’alcool ou de drogues.

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